LGen GG Simonds CC, CB, CBE, DSO, CD (1903-1974)

LGen GG Simonds CC, CB, CBE, DSO, CD (1903-1974)

Officier de carrière de la troisième génération, Guy Granville Simonds est né en 1903 à Ixworth dans le comté de Sussex en Angleterre. Amené à Vancouver à l’âge de neuf ans, il fait ses études au College Ashbury d’Ottawa; à l’âge de 18 ans, il est accepté au Collège militaire royal (RMC) de Kingston. Il se mérite bientôt une réputation d’excellence, obtenant des notes «distinction» dans la moitié des sujets qu’il choisit.

Diplômé en 1925, il est breveté dans le Royal Canadian Horse Artillery (RCHA) et, après sept ans de service au régiment, il est choisi pour suivre un cours d’état-major d’artillerie au Royaume-Uni. De retour au Canada, il devient instructeur d’artillerie à l’École de l’Artillerie royale canadienne (mobile) jusqu’à ce qu’il soit à nouveau choisi pour aller au Collège d’état-major du Royaume-uni à Camberley, premier officier de l’ARC breveté depuis la guerre à fréquenter cette institution. Ses connaissances et ses capacités comme instructeur lui méritent le poste de professeur associé d’artillerie au Collège Militaire royal (RMC) et plus tard le poste de professeur de tactique. En 1939, c’était évident qu’il était un officier très prometteur.

Lorsque la guerre éclate, le major Simonds se rend outre-Atlantique avec l’état-major de la 1ère Division canadienne et pendant trois mois en 1940, il commande le 1er Régiment de campagne, Royal Canadian Horse Artillery. En 1941, il met au point et dirige le premier cours d’état-major canadien donné outre-mer.

En 1942, le général Montgomery donne l’ordre à tous les officiers sous son commandement de suivre un programme de cours spécialisés. Le brigadier Simonds lui signale que les officiers canadiens ont suivi des cours pendant plus de deux ans et qu’il était plus urgent pour eux de se mettre en rapport avec leurs soldats. A la surprise de tous, Montgomery réplique : «Bien sûr, vous avez raison!». Cette rencontre marque le début d’une longue et solide amitié.

Au printemps de 1943, Simonds est nommé commandant de la 2e Division du Canada et est promu deux semaines plus tard. A titre de plus jeune major-général du Canada, il exerce le commandement de la 1ère Division du Canada qui se préparait alors à combattre en Sicile. Sa campagne est rapide et victorieuse. Il dirige la division en Italie et est bientôt rappelé en Europe, promu lieutenant-général et nommé commandant du 2e Corps du Canada alors à l’entraînement pour l’invasion de la Normandie.

Le lieutenant-général Simonds conduit une série de campagnes victorieuses; la bataille de l’île Walcheren et l’ouverture de l’estuaire de l’Escaut à la navigation alliée sont des préludes à la bataille de Caen et de Falaise. En 1944, à la tête de 150 000 soldats du 2e Corps canadien, il reçoit l’ordre de fermer la moitié nord de la brèche de Falaise par où pourraient fuir les armées allemandes en retraite. Ses initiatives innovatrices et offensives servent maintenant d’exemples dans les manuels. Après 15 jours, l’ennemi est en déroute. Selon le commandant, le général Dwight Eisenhower, cette victoire compte parmi les trois batailles les plus décisives de l’Europe.

A la fin des hostilités, le lieutenant-général Simonds commande les forces canadiennes aux Pays-Bas et les forces canadiennes d’occupation dans le nord-ouest de l’Allemagne. Après une permission, il est nommé au Collège impérial de la défense en Grande-Bretagne et en l949 prend le commandement du Collège de la défense nationale et du Collège d’état-major de l’Armée canadienne. Deux ans plus tard, il est nommé chef de l’état-major général, poste qu’il occupe jusqu’à sa retraite en 1956.

Les nombreux exploits du lieutenant-général Simonds sont reconnus par son souverain, les gouvernements de France et de Pologne et par le Canada. Il est fait commandant de l’Ordre du Bain, reçoit de la France la Légion d’honneur et la Croix de guerre, de la Pologne l’Ordre de la vertu militaire et en 1970, devient compagnon de l’Ordre du Canada. Il incarne le type même du soldat agile, droit, impeccable et faisant preuve de discipline en tout. Son regard perçant et sa moustache bien taillée l’identifient comme un officier de l’Armée de terre professionnel.

Il est très en demande comme orateur dans la vie civile et juge sévèrement la politique de défense du Canada. Il s’oppose à la destruction d’édifices historiques et déplore l’incapacité du pays à développer des industries secondaires.

En quittant l’Armée, il est nommé président de la Toronto Brick Company, vice-président de la Commercial Life et directeur de la Halifax Insurance Company. Il est actif auprès de sa communauté, occupant les postes de président national du comité de service aux vétérans de la Croix-Rouge, de membre de la Toronto Arts Foundation et de président du Ballet national du Canada.

Le lieutenant-général Simonds est décédé le 15 mai 1974 à Toronto et a été inhumé avec tous les honneurs militaires.