Adjudant de 1ère classe (SMR) FL Saunders CD (1910-1993)

Frank Lewis Saunders est né à Gosport, Hants, en Angleterre, le 28 novembre 1910. Six ans plus tard, lors du décès de son père, Frank et son jeune frère George, devaient être placés dans un orphelinat de Londres mais, à la dernière minute, une tante et un oncle décident d’adopter les deux garçons qui viennent grossir les rangs d’une famille qui compte déjà sept enfants. La vie est loin d’être facile mais on s’y fait.

Après avoir fréquenté l’école aux frais de l’état en Angleterre, le jeune Frank, qui s’est rendu jusqu’au niveau scolaire le plus élevé, “Standard VII”, devient apprenti chez Russel & Bromely, fabricants de chaussures. Il se cherche aussi d’autres emplois pour augmenter son maigre revenu; il sera ainsi tour à tour ouvrier et bûcheron.

A la fin des années 1920, l’Église anglicane parraine un programme d’émigration vers les provinces de l’ouest du Canada. Une fois à destination, l’immigrant doit rembourser le prix de la traversée en travaillant sur une ferme collective. Le jeune Frank voit là une occasion d’améliorer son sort et se retrouve sur une modeste ferme près de Wauchope en Saskatchewan. Le travail est dur mais les conditions acceptables. Il se découvre une passion pour les animaux, particulièrement les chevaux.

Après avoir remboursé sa dette, il décide de visiter son pays d’adoption. Il économise suffisamment pour se payer le voyage en train jusqu’à Winnipeg où il se met en quête de travail et d’aventure. En ville depuis quelques jours à peine, il voit défiler la batterie “C” du Royal Canadian Horse Artillery (RCHA). Les chevaux splendides, les harnais bien astiqués, les canons qui brillent et les magnifiques uniformes enflamment l’imagination du jeune homme. Le 29 mai 1929, il s’enrôle dans la batterie “C” et y demeurera associé durant 63 années.

Il est envoyé à Fort Osborne Barracks à Winnipeg où il demeurera jusqu’en décembre 1939, date à laquelle il s’embarque pour l’Angleterre. Durant la Seconde Guerre mondiale, il combat en Sicile, en Italie, en France, en Hollande et en Allemagne; à la fin de la guerre, il est sergent-major de batterie. Il rentre chez lui à Winnipeg trois jours après la victoire finale des alliés. Il se porte volontaire pour faire partie de la force spéciale levée au Canada à la demande des Nations Unies; on le retrouve ainsi au sein du 1st Regiment Canadian Horse Artillery en Corée, d’avril 1952 à mai 1953.

Il est promu adjudant de 1ère classe le 20 juin 1960 et agit durant trois ans comme sergent-major régimentaire au Dépôt de l’Artillerie royale canadienne. En 1963, il est à nouveau affecté à Winnipeg comme instructeur et il prend sa retraite deux ans plus tard, le 18 juillet 1966.

Après un bref congé, il entre à l’emploi de la Banque royale du Canada où il travaillera 10 ans, au Centre de traitement informatique de Winnipeg. Il prend sa retraite pour une deuxième fois en septembre 1976.

Ardent supporter des institutions de l’Artillerie canadienne, il est durant 21 ans président de l’Association de l’Artillerie royale du Canada de Winnipeg. Il fait partie de la Monarchist League of Canada et de la Branche 100 de la Légion royale canadienne. Il est également actif au sein de la loge maçonnique. “Hank”, comme l’appelle ses amis, écrit fréquemment dans le Quadrant, une des publications internes du Régiment royal. Ses souvenirs, son vocabulaire militaire et sa façon bien à lui de voir les choses confèrent un caractère particulier à ses histoires “de soldats”.

Hank Saunders, un artilleur de la vieille école, s’éteint à Winnipeg le 14 janvier 1993, des suites d’une brève maladie. Il repose dans la section réservée aux militaires du cimetière Brookside.